Interroger le régime d’historicité de la démocratie moderne
Résumé
À l'occasion du
congrès annuel de la Société québécoise de science politique, qui aura
lieu à l'Université d'Ottawa du 23 au 25 mai 2012, le Groupe d’études de
la modernité anthropologique et politique (GEMAP) organise un colloque
sur le thème du mode d'historicité propre au régime démocratique, et
plus largement de la modernité politique dans son ensemble. Poursuivant
une exploration de l'anthropologie philosophique de la modernité débutée
depuis plusieurs années, il s'agira d'interroger les diverses
dimensions temporelles qui spécifient l'idéologie moderne, que ce soit
sous la forme des philosophies de l'histoire, des concepts de
présentisme ou de postmodernité, ou encore sur les compréhensions du
passé et de la tradition.
Annonce
Argumentaire
Une part importante de la pensée politique contemporaine renoue avec le concept de régime pour penser la modernité. S’ouvre dès lors un débat sur la nature du régime moderne. Certains l’estiment essentiellement démocratique, d’autres y voient une oligarchie ou du moins un régime mixte. Bien sûr, la notion de régime est prise ici dans son sens le plus englobant, qui dépasse l’enjeu des formes politiques institutionnelles. Elle désigne la donation politique d’un sens de la justice et du bien, mais également d’un sens de l’action et donc aussi de l’histoire.Mais peut-on réellement rapporter à la nature du régime moderne les principales conceptions de l’histoire qui se manifestent dans le monde contemporain ? Faut-il accepter l’image d’elle-même qu’offre la démocratie, par exemple, qui se voit comme le vecteur d’un changement continu et du progrès moral de l'humanité ? Ou faut-il à l'inverse lui associer la négation post-moderne des grands récits ou même ce que certains appellent le présentisme de l’esprit contemporain ? Cette coexistence de diverses conceptions de l’histoire ne serait-elle pas plutôt elle-même le reflet d’une situation politique complexe et disparate ?
Notre atelier visera à mieux comprendre l’orientation et l’arrière-plan politique des modes d’historicité propres aux sociétés actuelles. Ouverte à plusieurs perspectives, la démarche poursuit l’exploration d’une anthropologie politique de la modernité.
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