(Université d'Ottawa)
Raison et caractère : une lecture analogique de la Critique de la raison pure
Vendredi, 12 janvier 2017
Source : Wikipédia |
La Critique de la raison pure est, selon
l’aveu même de l’auteur, une œuvre inachevée. Certes, Kant n’envisage pas de
modifier le contenu doctrinal de son œuvre, qu’il considère juste et définitif.
Cependant, il admet que « beaucoup est encore à faire » afin de parvenir à une
« présentation plus compréhensible », ajoutant qu’il laissera ce travail de clarification
à autrui. Cela nécessiterait, explique-t-il, de doter l’exposition de l’œuvre
d’un plus haut degré de « lucidité », en conjuguant une clarté conceptuelle
avec une clarté intuitive, imagée. Cette communication tâchera de relever ce
défi. Pour ce faire, je représenterai les grandes lignes de la structure
discursive de la Critique sous la forme d’un modèle analogique ayant une forme
imagée, voire narrative. Plus précisément, je proposerai que la « révolution »
que traverse la raison théorique en matière de métaphysique dans la Critique
peut être éclaircie par le biais d’une analogie avec la « révolution » par
laquelle l’individu fonde son caractère moral, telle que décrite dans
l’Anthropologie d’un point de vue pragmatique. Chaque étape du modèle analogique
sera étayée – et rendue intuitive – par des correspondances métaphoriques
relevées dans les deux textes. Ainsi, la raison est d’abord régie par son
instinct de connaissance, qui la plonge inévitablement dans un état de
vacillement. Ensuite, elle réagit par du dégoût, ce rejet ouvrant la voie à un
auto-examen proprement critique. La raison entreprend alors une révolution de
son mode de pensée spéculatif consistant à passer, sous l’égide du devoir
moral, de la malhonnêteté à l’honnêteté. Cette interprétation donnera un
nouveau point de vue sur la Critique, faisant voir notamment que la principale
œuvre théorique du système kantien recèle une importante dimension éthique.
Vendredi, 12 janvier 2017
14:30
Université d'Ottawa
Pavillon Desmarais
Salle 8161
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